J’ai eu le plaisir d’assister pendant 3 jours à Devoxx France. L’organisation était impeccable; un grand bravo aux organisateurs pour cette première édition. En synthèse, c’est 199 speakers, 133 conférences et 1250 participants. Les principaux thèmes abordés sont DevOps, Cloud et Mobile.

Tout d’abord, quelques notes sur notre langage préféré. Java 7, que l’on aura attendu 5 ans, est la première version sous la houlette d’Oracle. Cette version comprend de nombreuses fonctionnalités nouvelles : NIO2, le framework Fork/Join, le projet Coin, … Sachant que Java 6 sera en fin de vie dans 6 mois, la migration vers Java 7 est à considérer. Java 8 sortira en 2013, avec le support très attendu des lambda expressions (pour la programmation fonctionnelle). Il est d’ores et déjà possible de tester la version beta de l’implémentation Open JDK, en se méfiant d’Eclipse qui ne le supporte pas encore.

Le mouvement DevOps, issu notamment des pratiques Agile, suscite beaucoup d’intérêt. L’idée est de travailler ensemble afin de produire de la valeur pour l’entreprise. De nouvelles pratiques émergent comme le continuous delivery, qui a déjà fait ses preuves chez les géants du Web. De nouveaux outils sont aussi disponibles : Chef, Puppet, Vagrant, …

Kanban, qui est plus qu’un simple tableau de post-it, est une méthode Agile intéressante, car elle s’adapte aussi bien aux projets cycle en V que Scrum. Elle est basée sur le flux tiré, car seul le travail terminé compte.

Le Cloud Computing est un sujet majeur et engendre d’importants changements sur le plan organisationnel et technique (passage de la scalabilité verticale vers la scalabilité horizontale). L’enjeu est de réaliser des économies d’échelle et aussi de réduire le TTM.

Les langages alternatifs sur la JVM (Scala, Groovy, Ceylon, Kotlin, …) se développent car ils apportent une plus-value à Java. Le framework Play offre une alternative très intéressante à Java EE 6, notamment en raison de sa simplicité qui permet d’accroitre la productivité.

Les architectures se recentrent sur le Web (WOA, une version lean de la SOA) : pour preuve, les termes suivants sont cités dans de nombreuses présentations REST, HTML 5.

Dernier point, le métier de développeur, jusqu’ici assez peu reconnu, semble acquérir ses lettres de noblesse. Une prise de conscience est en cours, notamment à travers le mouvement Software Craftmanship et les initiatives comme Fier d’être développeur. Ce constat ressort dans les keynotes de P. Pezziardi et P. Chanezon.

Pour finir, voici quelques moments qui m’ont marqué :

  • Les 5 mercenaires du DevOps posent les questions du Joel Test à l’audience et se désolent des mauvais résultats alors que ce test a déjà 12 ans.
  • P. Pezziardi, qui pendant sa brillante keynote, cite La Convivialité d’Ivan Illich, un livre que j’apprécie tout particulièrement : “L’outil simple, pauvre, transparent est humble serviteur ; l’outil élaboré, complexe, secret est un maître arrogant.”
  • La keynote de Neal Ford car il maitrise parfaitement l’art de la présentation. Et puis il est toujours agréable de voir ses idoles en vrai.
  • Frédéric Dubois rappelle que le développement logiciel est un vrai métier et aborde donc : le Software Craftsmanship, coding architect et les principes SOLID (un rappel ne fait jamais de mal)

Pour conclure, cette conférence est un moyen de pratiquer l’apprentissage continu. J’ai actualisé mes connaissances et anticipé sur les technologies émergentes. Mon ROTI est de 5.